50. Sonorisation, assourdissement

Comme les voyelles, les consonnes peuvent subir des modifications sous l'influence de leur environnement. Ces modifications affectent le caractère sourd (pas de vibration des cordes vocales) ou sonore (vibration des cordes vocales) de leur prononciation.

Sonorisation
Dans certaines circonstances, une consonne sourde appartenant à une paire sourde/sonore devient sonore : le [k] sourd est remplacé par le [g] sonore, le [t] remplace le [d], etc. Ce phénomène, appelé sonorisation ou voisement, se produit lorsque cette consonne sourde se trouve dans un environnement sonore : devant une consonne sonore ou entre deux voyelles, par définition sonores elles aussi. Exemples :

  • [k] dans seconde se trouve entre les voyelles [ə] et [ɔ̃]. Par conséquent, il devient [g] : [sə gɔ̃d].
  • [s] dans communisme se trouve devant la consonne sonore [m]. Par conséquent, il a tendance à devenir [z] : [ko my nizm].

ACTIVITÉ 50.1
Expliquez pourquoi et comment la sonorisation a lieu dans les exemples suivants :

  • seconder [sə gɔ̃ de]
  • socialisme [so sja lizm]
  • macDo (pour MacDonalds) [mag do]
  • examen [e gza mɛ]

ACTIVITÉ 50.2
Y a-t-il, oui ou non, sonorisation dans les exemples suivants ? Expliquez pourquoi, ou pourquoi pas :

  • anecdote
  • neuf
  • neuf ans
  • déisme
  • acrobate

Transcrivez ces mots en tenant compte de votre analyse.

Assourdissement
C’est parfois le contraire qui a lieu : la voyelle sonore d’une paire sourde/sonore devient sourde quand elle se trouve dans un environnement sourd, en l’occurrence devant une consonne sourde :

  • Médecin se prononce [me də sɛ̃], avec un [d] sonore. Mais le mot a tendance à se prononcer [me tsɛ̃]. Pourquoi ? La disparition du [ə] met le [d] en présence de [s], qui est sourd. Par conséquent, [d] sonore devient [t] sourd.
  • Absorber se prononce [a psɔ ʁbe] au lieu de [a bsɔ ʁbe].
  • Absent se prononce [ap sɑ̃].

ACTIVITÉ 50.3
Expliquez pourquoi et comment l’assourdissement a lieu dans les exemples suivants :

  • absolument [a pso ly mɑ̃]
  • exagération [e gza ʒe ʁa sjɔ]̃
  • clavecin [kla fsɛ̃]
  • anecdote [a nɛ gdɔt]
  • médecine (avec l’amuïssement du premier [ə]) [me tsin]

ACTIVITÉ 50.4
Y a-t-il assourdissement dans les exemples suivants ? Expliquez pourquoi, ou pourquoi pas :

  • absurde
  • abrupte
  • exiger

Transcrivez ces mots en tenant compte de votre analyse.

ACTIVITÉ 50.5
Faites la transcription des phrases suivantes en tenant compte d’éventuels phénomènes d’assourdissement ou de sonorisation.

  • Absolument ! C’est exact.
  • Elle est absente pour la seconde fois en neuf jours.
  • Ce médecin apprend à jouer au clavecin depuis neuf ans.
  • Excalibur, c’est quoi exactement ?
  • Neuf examens en deux jours, c’est exagéré !
  • L’absinthe est obtenue grâce à l’armoise amère.
  • Un communiste qui mange à MacDo : quelle anecdote !
  • Un socialiste qui s'abstient de voter cette loi : c'est absurde !

En résumé (48-50)

On peut classer les consonnes françaises en quatre catégories : les occlusives (petites explosions comme [p] ou [t]), les fricatives (frictions comme [s] ou [ʃ]), les liquides [l] et [r] et les nasales (comme [m] et [n]).

Les occlusives et les fricatives sont organisées en paires contenant un son sonore (vibration des cordes vocales) et un son sourd (absence de vibration), comme [p] / [b], [s] / [z]. C'est la seule différence d’articulation entre les deux éléments d’une même paire.

À l'intérieur d'un mot, il arrive qu'une consonne sourde deviennent sonore, ou inversement. Le [k] de seconde devient [g] (exemple de sonorisation, ou voisement), et [d] devient [t] dans médecin (assourdissement ou dévoisement).

Les consonnes françaises sont un peu plus antérieures que les consonnes anglaises. Par exemple le [t] anglais est alvéolaire, alors que le [t] français est vélaire.

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