46. Distinguer [u] et [y]

Les voyelles [u] et [y] sont sans doute les plus difficiles à distinguer et à reproduire pour les anglophones. Ces phonèmes sont tous les deux fermés (l’aperture de la bouche est réduite) et arrondis (les lèvres forment un rond), mais [u] est antérieur (la pointe de la langue est en avant de la bouche, derrière les dents inférieures) alors que [y] est postérieur (la langue se rétracte vers l’arrière).

Pour articuler correctement [y], commencez par prononcer [ø] en continu, puis diminuez progressivement l’aperture.

Pour articuler correctement [u], commencer par prononcer le [o], puis diminuez progressivement l’aperture.

ACTIVITÉ 46.1
Prononcez cinq fois de suite [ø] et [y]. Remarquez que la différence entre ces deux sons tient à l’aperture de la bouche. Ils sont tous les deux arrondis et antérieurs.

ACTIVITÉ 46.2
Prononcez les mots suivants, qui contiennent respectivement les sons [ø] et [y].

  • peut / plus
  • preux / prune
  • creux / qu’une
  • peureux / Punique
  • nœud / nu
  • creux / cru

ACTIVITÉ 46.3
Prononcez cinq fois de suite [u] et [y]. Avec votre main, imitez le mouvement de la langue : main plate pour le [y] et main rétractée pour le [u].

ACTIVITÉ 46.4

Écrivez le mot que vous entendez, puis cochez la voyelle correspondante

[ø]

[y]

[u]

[o]

1

 

 

 

 

2

 

 

 

 

3

 

 

 

 

4

 

 

 

 

5

 

 

 

 

6

 

 

 

 

7

 

 

 

 

8

 

 

 

 

ACTIVITÉ 46.5
Prononcez les mots suivants, qui contiennent respectivement les sons [u] et [y].

  • poux / pue
  • sous / sue
  • mou / mue
  • loue / lue
  • courroux / culture
  • bouche / bûche
  • couche / cruche
  • mouche / pluche

ACTIVITÉ 46.6
Effectuez la transcription phonétique des phrases suivantes :

  • Tu tousses.
  • L’amour s’use.
  • La ruche s’ouvre.
  • Tu doutes et tu souffres.
  • Tu sues et tu te saoules.
  • Tout surgit tout à coup.
  • Plus tu hurles à l’ours, plus l’ours se rue (rushes) !

Question aux habitants des Rocheuses (Rocky Mountains) : Si un ours surgit à toute allure, qu'est-ce que je fais : je hurle ? Je me couche ? Je supplie ? J'ouvre la bouche ? Je suppute qu'il ne m'a pas vu ? Je suppose qu'il se souvient que tu tiens un fusil ? J'oublie tout ce que tu m'as pourtant bien expliqué ? Où vais-je ? Où trouver un lieu sûr ?

En résumé (40 à 46)

Quatre critères d'articulation distinguent les voyelles : aperture de la bouche (de très fermée à très ouverte), position de la langue (antérieur/postérieur), position des lèvres (arrondies/écartée), passage de l'air (oral/nasal).

Les voyelles [i], [e], [ɛ] et [a] sont antérieures et écartées. Elles se distinguent uniquement par l'aperture. [ɛ̃] est l'équivalent nasal du [e].

Les voyelles [y], [ø] et [œ] sont antérieures et arrondies. Elles se distinguent aussi par l'aperture.

Les voyelles [u], [o], [ɔ], [ɑ̃] et [ɔ̃] sont postérieures et arrondies.

La loi de position affecte les voyelles [ɛ] et [e], [ø] et [œ], [o] et [ɔ] en fin de mot. Elles sont fermées ([e], [o], [ø]) dans une syllabe ouverte et ouvertes dans une syllabe fermée. Exemple : anglais / anglaise, pot / pote, ceux / sœur.

En position non-finale, un ambiguïté affecte [ɛ] / [e] et [o] / [ɔ] : on hésite en fonction de l'aperture de la voyelle suivante. Maison se dira [me zɔ̃] ou [mɛ zɔ̃]. C’est le principe d’harmonisation vocalique.

La différence entre [u] et [y] est une question de position de langue. [y] est antérieur, [u] est postérieur.

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